Camus est unique car son œuvre est philosophique, méditerranéenne et universelle, il s’installa dans le Luberon car cette terre représentait les senteurs de son Algérie natale.
2020 marquait le 60e anniversaire de la mort prématurée d’Albert Camus dans un accident de voiture. Une année qui a remis son roman « La peste » sous les projecteurs en raison de la pandémie de Covid-19. Du Japon à l’Irlande, le roman de 1947, a dû être réédité en nombre pour satisfaire la demande. En marge de ce succès « viral », l’œuvre comporte pourtant plusieurs grilles de lecture qui définissent l’œuvre d’Albert Camus. Une écriture claire, simple mais aux angles de lecture multiples et souvent philosophiques. Albert Camus a toujours refusé le carcan français qui consiste à placer les personnes dans des cases, digne héritage de « l’étiquette » des siècles de monarchie. Il défend le faible contre le puissant sans jamais prôner la radicalité, ni les idées toutes faites. Amoureux de la vie et gourmand du monde, il a toujours préféré les êtres aux idées.
Le parcours d’Albert Camus
Né en 1913 en Algérie Albert Camus ne connaitra pas son père, mort durant la grande guerre. Il en gardera une profonde aversion pour toute forme de violence. Il devient avec son frère, pupille de la nation et s’installe avec sa mère chez son oncle, boucher de métier. Cet oncle, Gustave Acault l’initiera à la culture, étant lui-même érudit, anarchiste, voltairien et franc-maçon. Surtout que le petit Albert montre très vite des prédispositions à l’écriture. Dès l’école primaire, son instituteur, Louis Germain le prend sous son aile et lui donne des leçons gratuites afin qu’il puisse accéder à une bourse d’étude. Camus lui gardera une éternelle reconnaissance et lui dédiera son discours du Prix Nobel de littérature en 1957.
En 1936, il obtient son diplôme d’études supérieures en lettres, section philosophie. De son adhésion au Parti communiste algérien et de son exclusion deux ans plus tard, il en gardera une grande suspicion vis-à-vis de tous les partis politiques capable du meilleur comme du pire.
Il devient journaliste. Dans le journal Combat, il proteste successivement contre les inégalités qui frappent les musulmans d’Afrique du Nord mais s’insurge également contre la carricature du « Pied-noir » exploiteur. Puis tour à tour, il prend la défense des Espagnols exilés antifascistes, des victimes du stalinisme et des objecteurs de conscience.
Camus est d'abord témoin de son temps et ne cesse de lutter contre les idéologies et les abstractions qui détournent de l'humain. Son enquête Misère de la Kabylie en 1939 dans le journal Le Soir républicain aura un écho retentissant. Il livre une réflexion sur la liberté de la presse et la déontologie du journalisme.
En 1940, le Gouvernement algérien interdit le journal. Camus s'installe à Paris où il travaille comme secrétaire de rédaction à Paris-Soir. Il fonde la revue Rivage. Malraux, lecteur chez Gallimard, correspond avec Camus et recommande la publication de « L'Étranger». Le livre paraît en 1942, en même temps que l'essai Le Mythe de Sisyphe , dans lequel Camus expose sa philosophie. Selon sa propre classification, ces œuvres appartiennent au cycle de l'absurde.