L’énergie de fusion nucléaire, l’enjeu des 20 prochaines années
ITER, est l’un des projets les plus ambitieux au monde dans le domaine de l’énergie. En France, en Région Sud, les 7 membres d’ITER Org (Europe, Chine, États-Unis, Japon, Corée du Sud, Fédération de Russie) sont engagés dans la construction du plus grand Tokamak jamais conçu, une machine qui doit démontrer que la fusion — l’énergie du soleil et des étoiles— peut être utilisée comme source d’énergie à grande échelle, non émettrice de CO2, pour produire de l’électricité. À terme, l’objectif d’ITER est de démontrer la faisabilité scientifique et technique de la fusion nucléaire avant de l’exploiter dans l’industrie, au service du plus grand nombre.
Le constat à l’origine de ce chantier pharaonique est simple. Produire une énergie propre, sécurisée, en très grande quantité, grâce à la fusion nucléaire d’atomes. ITER utilisera du Deutérium, disponible dans l’eau des lacs et océans et du Tritium, produit au sein même du réacteur, grâce au Lithium présent dans la couche terrestre qui garantissent un approvisionnement pour des milliers d’années. Finalement, c’est un mini soleil qui sera reproduit, pour générer 10 fois plus d’énergie qu’il n’en consomme.
Le Tokamak : un élément majeur
Au cœur du projet ITER, le Tokamak est une machine expérimentale conçue pour exploiter l’énergie de la fusion nucléaire. Dans l’enceinte d’un Tokamak, l’énergie générée par la fusion des noyaux atomiques est absorbée sous forme de chaleur par les parois de la chambre à vide. Tout comme les centrales électrogènes classiques, une centrale de fusion nucléaire utilise cette chaleur pour produire de la vapeur, puis, grâce à des turbines et à des alternateurs, de l’électricité. Élément essentiel du projet ITER, le Tokamak est en cours d’assemblage, une étape cruciale qui mobilise des équipes et des moyens exceptionnels.
La tour du solénoïde central, en phase finale d'assemblage
Fourni par les États-Unis, le sixième et dernier module du solénoïde central d’ITER a débarqué au port de Fos-sur-Mer début septembre, avant d'être transporté sur le site d’ITER. Cet événement est l’aboutissement de plus d’une décennie de travaux d’ingénierie, de conception et de fabrication de l’aimant supraconducteur pulsé novateur qui prendra place au centre du tokamak ITER.
Quatre des six modules ont déjà été empilés et raccordés les uns aux autres dans le Hall d’assemblage d’ITER. Le cinquième a passé avec succès les essais de réception sur site et sera installé sur l’empilement lorsque les préparatifs seront terminés. Le sixième et dernier module viendra coiffer l’ensemble d’ici la fin de l’année. Un module de rechange devrait aussi arriver sur le site ITER d’ici la fin du mois de décembre.
ITER, une dynamique pour le territoire régional
Depuis 2007, les retombées économiques sont considérables pour le territoire : plus de 5 milliards d’euros de contrats ont été attribués à des entreprises françaises, dont près de 3,5 milliards d’euros pour des entreprises implantées en Région Sud. En termes d’emplois, environ 1 000 personnes travaillent directement pour ITER Org, et près de 1 500 personnes œuvrent chaque jour sur le chantier.
L’engagement de la Région Sud pour ITER :
- Dès les débuts du projet, en 2005, la Région apportait son soutien à hauteur de 152 millions d’euros, répartis à différents niveaux :
- Une contribution à la construction du réacteur
- La construction de l’école internationale de Manosque, pour accueillir les enfants des centaines de personnes mobilités sur le projet
- La réouverture du barrage EDF de site de Cadarache pour faciliter l’accès au site d’ITER pour les salariés
- Le réaménagement de la sortie 17 de l’A51.
Depuis 2024, ITER a engagé une révision de son calendrier afin de consolider les étapes de construction et d’assurer la réussite du projet. L’objectif est désormais de démarrer les expériences de fusion nucléaire à l’hydrogène dans les années 2030, avant de passer progressivement au mélange deutérium-tritium. Cette réorganisation permet de sécuriser l’assemblage et d’optimiser la montée en puissance du Tokamak, tout en maintenant la dynamique scientifique et industrielle autour du site de Cadarache.
Désireuse d’accompagner la réussite de ce projet, la Région Sud se positionne comme un partenaire privilégié pour ITER pour la suite de cette aventure historique vers l’énergie du futur, pour ouvrir la voie à l'exploitation et à la maîtrise d'une nouvelle énergie à la fois propre et renouvelable.