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Journée internationale des droits des femmes : hommage à Simone Veil

Mis à jour le 08 mars 2025

Née à Nice, Simone Veil est une figure historique marquante de notre région, mais aussi et surtout une pionnière universelle du combat pour les droits des femmes. A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes et des 50 ans de la légalisation de l’IVG, retour sur son engagement.

Il y a 50 ans, l’avortement était dépénalisé en France

Il y a cinquante ans, le 17 janvier 1975, était promulguée la loi dépénalisant l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG), une avancée majeure pour les droits des femmes en France. Avant 1975, nombre de femmes souhaitant avorter avaient recours à des IVG clandestines ou prenaient, pour celles qui en avaient les moyens, le chemin de l’exil. Dans la plupart des cas, cela aboutissait à des situations humaines dramatiques.

Simone Veil, alors ministre de la Santé, porta cette loi, qu’elle présenta le 26 novembre 1974 devant l’Assemblée nationale. Elle y prononça à cette occasion un discours historique, ponctué de formules marquantes, qui contribueront pour beaucoup à sensibiliser et convaincre les députés.

Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes. C'est toujours un drame et cela restera toujours un drame.

Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300 000 avortements qui, chaque année, mutilent les femmes de ce pays, qui bafouent nos lois et qui humilient ou traumatisent celles qui y ont recours.

La seule certitude sur laquelle nous puissions nous appuyer, c'est le fait qu'une femme ne prend pleine conscience qu'elle porte un être vivant qui sera un jour son enfant que lorsqu'elle ressent en elle les premières manifestations de cette vie. 

Le débat qui s’ensuivit fut d'une rare intensité, s’étalant sur 25 heures. Simone Veil fut visée par des associations opposées à l’avortement, qui se rassemblèrent notamment devant le Palais Bourbon. Le 20 décembre 1974, le projet de loi fut adopté avec 284 voix en faveur et 189 contre. Le courage et la ténacité de Simone Veil furent pour beaucoup dans la réalisation de cette loi historique pour les femmes françaises.

Le 8 mars 2024, la liberté de recourir à l’avortement fut inscrite dans la Constitution française, gravant dans le marbre ce droit pour toutes les femmes de notre pays.

Une vie consacrée aux droits de l’Homme… et des femmes

Simone Veil, rescapée de l’enfer de la Shoah, a placé son illustre carrière publique sous le signe du combat contre l’injustice, pour l’égalité et pour les droits humains. Après des études de droit, elle débute sa carrière dans la magistrature où elle se distingue en œuvrant pour l’amélioration des conditions de détention, en particulier pour les femmes, qui, bien que moins nombreuses dans les prisons, étaient plus susceptibles d'être victimes de mauvais traitements.

Elle a ensuite, toujours en tant que magistrate, joué un rôle déterminant dans la modernisation du droit de la famille en France. Avant son action, les lois relatives à l’adoption et aux droits parentaux laissaient peu de place à l’autonomie des femmes. Elle contribua à rédiger la loi de 1966 facilitant l’adoption par les femmes, permettant ainsi une reconnaissance juridique plus équitable des liens familiaux. Ce texte a contribué à redéfinir la filiation en donnant aux femmes la possibilité d’adopter et d’assumer pleinement des responsabilités parentales.

En 1969, elle devient la première femme à être nommée secrétaire du Conseil supérieur de la magistrature. Dix ans plus tard, en 1979, elle est la première femme présidente du Parlement européen. Par ailleurs plusieurs fois ministre, membre du Conseil constitutionnel et de l’Académie française, son immense parcours a ouvert la voie à de nombreuses femmes, montrant que leur légitimité n’est pas moindre que celle des hommes.

Un exemple suivi d’effets concrets : à son initiative, un « Manifeste pour la parité » est publié en 1996. Quatre ans plus tard, la loi pour la parité est validée, visant à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.

La Maison des femmes de Manosque, pour poursuivre l’engagement de Simone Veil

La Maison des femmes Simone Veil de Manosque est une structure dédiée à l’accompagnement global des femmes victimes de violences, qu’elles soient intrafamiliales, sexistes ou sexuelles. Lancée en 2021 par le CIDFF 04 et la Ville de Manosque et renforcée en 2024 par le Centre Hospitalier Intercommunal, elle repose sur un solide réseau de partenaires locaux, associatifs et institutionnels. Ce lieu de 230 m² offre un accueil chaleureux et sécurisé, avec des espaces adaptés (salle de soins, espaces d’activités collectives, coin pour enfants) et des installations pour personnes à mobilité réduite.

Il propose une prise en charge diversifiée : écoute, évaluation des besoins, soutien juridique, médical et psychologique, ainsi que des ateliers de bien-être, d’insertion socio-professionnelle et de renforcement de l’estime de soi. Le dispositif vise à faciliter la sortie des situations de violence et à promouvoir l’autonomisation sociale et professionnelle des femmes. En parallèle, la structure sert d’espace ressource pour les professionnels, les entreprises et les partenaires œuvrant pour l’égalité et la prévention des violences.

Une inauguration officielle a lieu ce samedi 8 mars 2025 pour célébrer l’aboutissement complet de ce projet, soutenu et financé par la Région Sud, avec un espace entièrement aménagé et opérationnel, qui accompagnera et protégera les femmes victimes de violences.

Mis à jour le 21 mars 2025