A 1500 mètres d'altitude, les premières exploitations de la mine de Vallauria remontent aux XIe et XIIe siècles. Les mineurs, à la recherche de plomb et d’argent, créent d’immenses salles sous-terraines. Après une période d’abandon, l’activité reprend au milieu du XVIIIe siècle sous l’impulsion du royaume de Piémont-Sardaigne. 20 kilomètres de galeries sont alors creusés pour permettre la production de lingots de plomb et d’argent. En 1930, la mine ferme ses portes. La production globale du gisement de Vallauria, toutes époques confondues, est estimé à environ 20 000 tonnes de zinc, 10 000 tonnes de plomb et 50 tonnes d'argent, ce qui en fait le plus important gisement des Alpes du Sud. Après une brève occupation par l’armée italienne, le site est de nouveau abandonné après la seconde Guerre Mondiale. Son histoire aurait pu s’arrêter là, si un groupe de randonneurs n’était pas tombé en amour pour ce site dans les années 60. Raymond Hirzel et ses amis, ouvriers chez Renault, décident de réhabiliter le site et créent l’association Neiges et Merveilles.
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La Minière de Vallauria : l’histoire gravée dans la roche
Mis à jour le 20 janvier 2025
La renaissance de Vallauria
Aujourd’hui, avec le soutien de bénévoles venus du monde entier pour participer aux nombreux chantiers participatifs, la mine et le hameau de la Minière ont été peu à peu réhabilités. Des mètres cubes de remblais ont été évacués pour permettre d’ouvrir l’accès aux galeries. Les études sur le site se succèdent, attirant géologues, minéralogistes, archéologues et spéléologues venus contribuer à un programme de recherches qui a servi de base pour informer le public du site sur le patrimoine exceptionnel de Vallauria. Les recherches archéologiques, entamées en 2009 et dirigées par Bruno Ancel, archéologue minier, ont permis de dévoiler l’organisation des anciens chantiers médiévaux et modernes. Les vestiges en bois des trémies, des wagonnets et des pompes témoignent de l’ingéniosité des mineurs de l’époque. Aujourd’hui, les visiteurs peuvent parcourir 900 mètres de galeries restaurées, découvrant un patrimoine souterrain exceptionnel.
Une visite dans les pas des mineurs
Un casque vissé sur la tête et de bonnes chaussures aux pieds, des milliers de personnes ont déjà découvert la mine depuis son ouverture en 2023. Les visiteurs s’immergent dans la vie des quelques 300 hommes, femmes et enfants qui y ont vécu et travaillé. Leur activité sous terre s’accompagnait d’un quotidien à la surface, avec le hameau et ses logements, sa chapelle, sa cantine et son école où étaient scolarisés les enfants jusqu’à 13 ans, avant qu’ils commencent à travailler à leur tour comme ouvrières et ouvriers. Des conditions de vie rudes, marquées en hiver par des avalanches fréquentes, parfois mortelles. Tout un monde à découvrir, au rythme des visites guidées, ouvertes entre mai et octobre. « Le public apprend tout sur les techniques de creusement, les minerais, les modes de travail des mineurs, l’utilité des bâtiments, nous donnons beaucoup d’explications, précise Sophie Berger, bénévole de l’association Neiges et Merveilles depuis plus de 20 ans. C’est vraiment beau, les gens ne s’attendent pas à trouver quelque chose d’aussi extraordinaire. Nous accueillons les curieux, les scolaires, les randonneurs, que nous hébergeons sur place. Réouverture le 15 mai ! »
La Minière de Vallauria en chiffres
1 500 mètres d’altitude
900 mètres de circuit souterrain
20 kilomètres de galeries
300 personnes employées à l’apogée de l’activité minière
20 000 tonnes de zinc, 10 000 tonnes de plomb et 50 tonnes d'argent ont été extraites de la mine dans toute son histoire

Valoriser un exemple exceptionnel de patrimoine géologique et minier
Pour développer le potentiel touristique de Tende et ses environs, proche de la Vallée des Merveilles et du parc du Mercantour, l’Europe et la Région Sud ont soutenu la transformation du hameau de mineurs de Vallauria en centre d’activité et de tourisme durable. Les Alpes du Sud sont une région importante au cœur de l’Europe, en raison de son poids économique mais également de son exceptionnel patrimoine naturel et culturel. L’enjeu est de trouver l’équilibre entre son développement et sa résilience face aux effets du changement climatique, protéger et valoriser les ressources naturelles et culturelles, développer un tourisme à l’année, structurer la filière économique du bois et prévenir les risques naturels.