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© Auteur inconnu — Le Sport universel illustré, 1900, p.623

L'histoire du football aux Jeux Olympiques !

Mis à jour le 05 juin 2024

A quelques semaines du coup d'envoi des compétitions de football des Jeux Olympiques 2024, en région Sud, retour sur l'histoire du sport le plus populaire du monde dans le cadre des olympiades. 

Le football est arrivé très tôt au programme olympique, dès les Jeux de Paris en 1900. À cette époque, le tournoi olympique de football se jouait entre des équipes nationales sélectionnées et des clubs locaux, dans un format encore précaire et non officiel. Ce n'est qu'à partir de 1908, avec le tournoi de Londres, que la compétition a commencé à être disputée exclusivement par des équipes nationales et reconnue par la FIFA, marquant le début d'une ère nouvelle pour le football olympique. Pour l'anecdote, le Baron Pierre de Coubertin militait plutôt pour faire du rugby un sport olympique, à la place du football. Mais la popularité grandissante du ballon rond en Europe et en Amérique du Sud notamment ont fait pencher la balance. Ce sont les prémices de la professionnalisation du football à l'échelle mondiale, qui débouchera sur la création de la Coupe du Monde, et d'un changement radical de règles concernant le football aux JO. 

Les années 30, la bascule 

La Coupe du Monde de football se déroule pour la première fois en 1930, en Uruguay. Ce qui conduit le CIO a retirer le football des Jeux de 1932 à Los Angeles. Après quelques ajustements, le football fait finalement son retour en 1936 à Berlin, mais reste réservé aux joueurs amateurs. S'en suivra alors une longue période d'hégémonie des pays de l'Europe de l'Est. Leurs joueurs, bien que professionnels en pratique, ont toujours le statut officiel d'amateurs. Allemagne de l'Est, Pologne, Tchécoslovaquie, URSS, Hongrie, Yougoslavie se partagent la majorité des médailles d'or. En effet, face aux vrais amateurs des autres pays, ils sont largement supérieurs. 
Cette inégalité va perdurer jusqu'en 1984, où le CIO, conscient de ces problèmes, finit par ouvrir la porte aux profesionnels, à certaines conditions. 

 

1984, la nouvelle ère

Le football olympique prend alors une nouvelle dimension. Les professionnels sont autorisés à y participer, s'ils n'ont pas déjà disputé une compétition continentale, pour l'Europe et l'Amérique du Sud (Coupe du Monde, Euro, Copa América). 
En cette année bénie pour le football français, avec la première victoire dans une compétition majeure (l'Euro) l'Equipe de France olympique imite la génération Platini, Giresse et compagnie pour devenir, pour la première fois de son histoire, championne olympique de Football à Los Angeles. 

Retour sur l'épopée des Bleus aux JO 84

Des joueurs de première division expérimentés et talentueux, un vrai groupe, qui se préparait depuis plus d'un an pour jouer cette compétition, pour finir en apothéose, face au Brésil ( tiens tiens...) : cette épopée des Bleus à Los Angeles restera gravée à jamais dans le marbre du football français. 

Le 29 juillet, les Tricolores démarrent la compétition olympique sur la côte est des États-Unis, entre Annapolis et Boston, avec un nul face à une surprenante équipe du Qatar (2-2). Les Bleus l'emportent heureusement deux jours plus tard face à la Norvège (2-1) et terminent la première phase en tête de leur groupe A, grâce à un quatrième point obtenu face au Chili (1-1) le 2 août. En quart de finale, le 5 août, au fameux Rose Bowl de Pasadena, Daniel Xuereb inscrit un doublé décisif qui permet aux Français de se défaire de l'Égypte (2-0). Trois jours plus tard, toujours à Pasadena, les hommes d'Henri Michel doivent attendre la prolongation pour faire la différence face à une Yougoslavie très accrocheuse, pourtant menée 2-0 à la mi-temps et en infériorité numérique. Au terme d'un scénario incroyable, les Bleus obtiennent leur ticket pour la finale, grâce à des buts de Guy Lacombe et Xuereb (4-2). Lors de l'ultime match, le 11 août 1984, sous les yeux de près de 102 000 spectateurs, toujours dans l'enceinte du Rose Bowl, les Tricolores ne font pas de sentiment face au Brésil de Dunga, futur capitaine de la Seleção championne du monde 1994 et finaliste du mondial 98 en France, et s'imposent 2-0. 

Le saviez-vous ? 

Daniel Xuereb, à l'époque joueur du Racing Club de Lens, est le seul joueur parmi les 18 à être né en région Sud, à Gardanne plus précisément. Meilleur buteur de la compétition avec 5 réalisations, il connaitra une belle carrière, passant notamment par l'Olympique de Marseille, et comptant 8 sélections avec l'Equipe de France A. 

Jeunesse et expérience, la nouvelle formule

Dans les années 90, nouveau changement de règlement : les joueurs doivent être âgés de moins de 23 ans, et peuvent être "accompagnés" de 3 membres au-delà de cette limite d'âge. C'est la formule qui est toujours en vigueur actuellement ( et qui vaut au sélectionneur national,  Thierry Henry, de sérieux maux de tête!). Le seul bémol, et il est de taille, réside dans le fait que les Jeux Olympiques ne font pas partie des compétitions agréées par la FIFA. Ce qui, de fait, permet aux clubs d'être en position de force pour refuser à leurs joueurs une convocation aux Jeux. C'est le cas en France tout du moins. Par exemple, en Espagne, une loi oblige les clubs à libérer les joueurs espagnols pour rejoindre leur sélection. 

Aujourd'hui, à quelques semaines du premier match, Thierry Henry a dévoilé une première liste, qui comporte de nombreuses incertitudes. Certains clubs ont refusé de laisser leurs joueurs participer à la compétition quand d'autres ne se sont pas encore positionnés clairement. Avec au milieu, un Euro, et un marché des transferts qui pourraient changer la donne, la mission s'annonce ardue. Notamment pour les 3 joueurs âgés de plus de 23 ans de la liste, composée à l'heure actuelle du Lyonnais Alexandre Lacazette, et du joueur de Crystal Palace, Jean-Philippe Mateta. Il reste encore une place. Peut-être pour Kylian Mbappé ? Le nouveau joueur du Real Madrid a déjà répété à plusieurs reprises son désir de porter le maillot olympique. Les tous récents champions d'Europe en titre le libèreront-ils pour autant ? Ce n'est clairement pas la tendance. Mais une bonne surprise peut encore arriver. D'autres noms sont cités, comme les anciens Marseillais Dimitri Payet en exil au Brésil, ou André-Pierre Gignac, pour sa part déjà présent en 2021 à Tokyo. Antoine Griezmann, Olivier Giroud ou Raphael Varane également. 

Il reste encore un peu de temps à tout ce beau monde pour, peut-être, parvenir à un accord, afin de défendre dignement les couleurs de la France, le mercredi 24 juillet au Stade Vélodrome de Marseille, face aux Etats-Unis ! Et tout faire pour ne pas rééditer le fiasco du tournoi olympique à Tokyo, en 2021.  

Et chez les dames?

En 1996, un tournoi féminin fut mis en place pour la première fois à Atlanta. Contrairement aux hommes, toute joueuse peut y prendre part quel que soit l'âge. Ce qui s'apparente, d'une certaine manière, à une Coupe du Monde parallèle, où chaque joueuse a à coeur de briller pour son pays. 
Les Bleues, amenées par Hervé Renard, leur coach, et Wendie Renard, leur capitaine ( NDLR : aucun lien entre les deux), affronteront la Colombie, le Canada, et la Nouvelle-Zélande. Pour, on l'espère, peut-être décrocher l'or !

Sources : Site officiel de la FIFA et Wikipédia 

Mis à jour le 23 octobre 2024