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Agriculture
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Agriculture, Particulier

Focus sur 4 innovations au service de l’agriculture

Mis à jour le 12 février 2024

Comment réduire l’utilisation des pesticides ? Mieux gérer les ressources en eau ? Trouver des modèles économiques viables pour les agriculteurs ? Face aux grands défis du secteur agricole, des solutions locales se dessinent.  

Selon le dernier mémento Agreste, l’agriculture en Région Sud représente 632 400 hectares de surface et plus de 18 000 exploitations. Fruits, légumes, vins, olives, viandes, plantes à parfum, la diversité et la qualité des cultures sont reconnues par-delà nos frontières, avec notamment des produits emblématiques comme la lavande à Valensole, le riz de Camargue, l’agneau de Sisteron ou la figue de Solliès.  
Malgré des savoir-faire profondément ancrés, parfois protégés par des appellations, et des cultures en adéquation avec le territoire, l’agriculture régionale est néanmoins confrontée au grand défi qu’est le dérèglement climatique. Episodes pluvieux intenses qui mettent à mal les récoltes, sécheresses estivales, bouleversement des saisons propice à la prolifération de parasites et maladies sont autant de conséquences auxquelles les agriculteurs doivent faire face. Sur le territoire, plusieurs acteurs tentent de trouver des solutions vertueuses, dans les domaines de l’agroécologie pour limiter les pesticides, de la réutilisation des eaux usées pour préserver cette ressource, de la prévision de pointe pour adapter les pratiques ou encore dans de nouvelles organisations permettant d’agir collectivement sur les problèmes rencontrés.  

Evolutive Agronomy, quand la nature remplace les pesticides 

Fondée par trois docteurs de l’INRAE Sophia Antipolis, Evolutive Agronomy se donne pour mission de donner aux agriculteurs une alternative aux pesticides chimiques, en étudiant les interactions naturelles qui se produisent entre les organismes qui composent les agrosystèmes. Leur solution repose sur le biocontrôle, c’est-à-dire l’utilisation de certains acariens prédateurs pour leur capacité à protéger les plantes contre les nuisibles qui les attaquent. Autrement dit, utiliser un organisme vivant pour protéger les cultures, tout en pratiquant une agriculture respectueuse de l’environnement et des femmes et des hommes qui cultivent la terre.  

Agroclim : prédire pour mieux agir  

L’équipe d’Agroclim, rattachée au centre INRAE Provence-Alpes-Côte d’Azur, est un collectif dont les recherches se concentrent sur les variations climatiques et leurs effets sur les cultures. Né dans les années 60, il se base sur un réseau de stations météo et le développement de capteurs spécifiques pour étudier les risques qui pèsent sur les récoltes, comme un épisode de gel ou de grêle, mais aussi les variables qui peuvent être appliquées à l’échelle d’une parcelle, comme l’effet que pourraient avoir la plantation de haies sur les cultures avoisinantes. Grâce à leurs recherches, ils proposent des modèles de simulation de culture et s’associent à d’autres travaux, qui se penchent notamment sur la phénologie des plantes (dates de semis, floraison, maturité) ou les risques de maladies.   

Le canal de Provence, précurseur de la réutilisation des eaux usées  

En Israël, 70% des eaux usées sont réutilisées ! La France, elle, se classe aux derniers rangs parmi les pays européens avec moins de 1% du volume des eaux usées traitées réutilisées contre respectivement 15% et 8% environ pour nos voisins espagnols et italiens. Pourtant la méthode a fait ses preuves, en atteste le système de lagunes mis en place par la Société du Canal de Provence à Porquerolles il y a plus de 40 ans, qui permet d’arroser les centaines d’espèces qui composent le conservatoire botanique. Aujourd’hui avec 10 000 mètres cubes d’eau réutilisée pour irriguer 3,8 hectares de verger, le système porquerollais fait figure d’exemple en France. A très court terme, ce sont 50 000 mètres cubes qui pourraient être valorisés pour 11 hectares de plantations, vergers et potagers confondus.  

La compagnie des amandes, un nouveau modèle de fonctionnement  

Face au constat de l’importation massive des amandes étrangères sur le marché français et de la remarquable robustesse de l’amandier local, un temps délaissé au profit d’autres cultures, la compagnie des amandes est née. Elle bénéficie d’un modèle économique dont la spécificité repose sur le co-investissement entre l’agriculteur et l’investisseur. L’agriculteur loue sa terre, apporte son travail et son savoir-faire, quand l’investisseur apporte des financements pour le bail et les plants, rémunère le travail et soutient des investissements dans l’irrigation et le machinisme agricole. La vocation de la compagnie des amandes, qui a réalisé sa première récolte cette année, est de structurer la filière en créant des réseaux d’échanges de pratiques, de commercialisation, et des outils adaptés comme la casserie, qui sera ouverte pour toute la filière à partir de la récolte 2024.  

Mis à jour le 30 avril 2025