Des origines néolithiques, mythologiques et… bibliques !
Des fouilles archéologiques ont mis à jour des feuilles de figuiers fossilisées datant de plusieurs dizaines de milliers d’années, notamment en Seine-et-Marne. Même si les avis scientifiques divergent sur l’origine du figuier (Afrique ou Asie Mineure), il semble avoir toujours existé dans la vie des hommes et un consensus général l'identifie comme l’un des premiers arbres cultivés. Devenus rapidement "symboliques", les figuiers et les figues sont sacralisés dans toutes les religions. Le figuier est d'ailleurs le premier arbre dont parle la Bible dans la Genèse, dans la région présumée de l'Eden (situé entre 4 fleuves : 2 non formellement identifiés, 2 autres clairement nommés : l’Euphrate et le Tigre). Or sous ces latitudes, les figuiers poussaient en abondance.
Des historiens/théologiens remettent d’ailleurs en cause la traduction de "pomme" pour le fruit défendu. Certains pensent donc que le véritable fruit défendu, le fruit de la connaissance était la figue. D’ailleurs dans la même Genèse, il est clairement spécifié que les premiers vêtements portés ne furent pas composés de feuilles de vigne, mais bien de figuier.
Un fruit méditerranéen
Le figuier tient une place importante dans les mythologies du bassin méditerranéen. Les premières tablettes écrites relatent la culture du figuier et la consommation de ce fruit au goût incomparable. Dès la période archaïque, les Grecs, très habiles le cultivent. Considérée comme un aliment d’exception, la figue constituait une base du régime des athlètes durant les premiers Jeux Olympiques du monde grec. Grands consommateurs de ce fruit à la saveur inimitable, ils apprennent à les conserver et les embarquent vers leurs nouveaux comptoirs de commerce. Grâce aux Grecs puis aux Phéniciens et aux Romains, le monde méditerranéen cultive ainsi la figue, qui occupera une place de choix dans les provisions de tous les peuples antiques de ce territoire, remplaçant souvent le pain. La région de Carthage (aujourd’hui Tunis), devient même l’une des villes les plus productives.
Et côté histoire, on rappellera que Cléopâtre en avait fait son fruit préféré au point que l'aspic qui lui donna une morsure mortelle, avait été, à sa demande, caché dans une corbeille de figues.
La figue arrive en Gaule par Marseille
La culture de figues était également largement répandue à Phocée, édifiée il y a plus de 3 000 ans. Aussi lorsque les Grecs de cette cité fondent Massalia, ils introduisent le fruit sur nos rivages. Les Gaulois le découvrent, le cultivent et multiplient les plantations sur tout le territoire.
Aujourd’hui, la production française de figues est de l'ordre de 5000 tonnes, bien loin derrière la Turquie (300 000 t), l'Egypte (176 000 t) et l'Algérie (126 000 t). C'est en région Sud, dans la vallée du Gapeau avec Solliès-Pont pour "capitale" que proviennent 75 % des figues "bleu-blanc-rouge".