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Agriculture, Environnement, Particulier

Le grand retour du pistachier en Provence

Mis à jour le 22 mai 2023

Résistant à la sécheresse et aux fortes chaleurs, peu gourmand en eau, adapté aux terres calcaires, le pistachier est l’arbre idéal pour faire face au changement climatique. Sur le territoire, de plus en plus d’agriculteurs en sont convaincus : il est l’avenir des cultures.

Le pistachier, originaire du Moyen-Orient, a été introduit en Provence et sur le pourtour méditerranéen à l’époque romaine. Jusqu’au siècle dernier, il n’était pas rare de trouver des pistaches sur les étals des marchés de la région. Aujourd’hui encore, les mordus de botanique savent reconnaitre en un coup d’œil le pistachier térébinthe, et son cousin lentisque, qui poussent sauvagement dans les garrigues et les maquis. Peu à peu abandonnée, cette culture revient depuis quelques années sur le devant de la scène.

Une résistance à toute épreuve

Le pistachier résiste à toutes les épreuves. Il survit aux températures extrêmes, entre -15 et +45 degrés, vit jusqu’à 300 ans et ne rechigne pas à pousser dans des sols arides ou calcaires. Pourtant, en France, la pistache est majoritairement importée. La production mondiale annuelle s’élève à 771 000 tonnes et est principalement située en Iran, aux Etats-Unis et en Turquie. L’UE en importe environ 85.000 tonnes, dont près de 10.000 tonnes pour la France. Le marché est porteur en France, où plus de 96% des fruits à coque sont importés, principalement de Californie. Une situation à laquelle l’association Pistaches en Provence, créée en 2018, souhaite remédier. Son président n’est autre qu’Olivier Baussan, fondateur de l’Occitane et président de la Confiserie du Roy René, fervent défenseur du made in Provence. Aux côtés d’André Pinatel, exploitant agricole et président du syndicat de relance de l’amande en Provence, de Jean-Louis Joseph, exploitant et ancien président de la Fédération des Parcs Naturels Régionaux de France et avec le soutien de Géorgia Lambertin , présidente de la chambre d’agriculture du Vaucluse et de la Région Sud, l’association se donne pour mission d’informer et de conseiller les agriculteurs et les particuliers désireux de se lancer dans l’aventure de la pistache. « Nous sommes allés voir comment faisaient nos voisins, en Espagne, en Grèce, en Italie et nous avons fait venir des experts de Tunisie et des Etats-Unis pour nous assurer que nous étions sur la bonne voie, précise Jean-Louis Joseph. Aujourd’hui, 400 hectares sont plantés et la filière est lancée. »

 

Un syndicat de la pistache pour structurer la filière

En 2021, l’association a donné naissance à France Pistache, le syndicat de producteurs chargé de représenter leurs intérêts et de promouvoir la production, qui regroupe une soixantaine d’agriculteurs. L’objectif est de partager les expériences de chacun et de mettre en place des expérimentations dans les vergers, notamment pour tenter de définir la variété idéale pour le territoire et trouver des plants de qualité. Arboriculture rime avec temps long, les petits arbres plantés il y a quelques années devraient commencer à produire leurs premières pistaches bientôt et ainsi marquer le début de la production locale. Côté consommateurs, que ce soit pour l’apéritif, dans les nougats et pâtisseries ou en crème glacé, ils seront à n’en pas douter au rendez-vous pour déguster les pistaches de Provence !

La pistache, fruit aux multiples bienfaits  
Source de protéines, de fibres et d’antioxydants, riche en magnésium et en vitamines B-6, la pistache est un super aliment ! En plus de ces nombreux nutriments, la pistache est également faible en calories, améliore la digestion et la santé cardiaque et prévient les risques de cancer du côlon. Quant à ses effets aphrodisiaques, longtemps vantés en Provence au point de la surnommer la « noix de l’amour », ils n’ont pas été prouvés scientifiquement !  

La politique de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur en faveur de l’agriculture

La nouvelle stratégie agricole de la Région pour 2022-2027 a été votée le 25 février 2022. Elle s’articule autour de cinq grands objectifs :

  • Rendre notre agriculture résiliente au changement climatique, en particulier grâce à une irrigation durable
  • Assurer la transition environnementale de nos exploitations
  • Structurer les filières pour augmenter la valorisation des productions
  • Augmenter le potentiel productif : saisir les opportunités des marchés aval et renouveler les générations d’agriculteurs
  • Accompagner les changements de comportement d’achat pour assurer la rémunération des producteurs.

Un contrat de transition pour les exploitations agricoles sera mis en place en mai 2023. La priorité donnée ces dernières années aux investissements dans l’hydraulique agricole et à l’expérimentation sera maintenue. Au total, la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie représente un budget prévisionnel de 235 millions d’euros sur 6 ans, dont 106 millions d’euros de FEADER. Le FEADER mobilisé pour l’année 2022 a été de 28,8 M d’euros pour tous les appels à propositions. Pour 2023, 25 500 000 euros de crédits régionaux  sont consacrés à l’agriculture régionale ainsi qu'une tranche annuelle du programme FEADER s'élevant à 34 800 000 euros. 

Mis à jour le 24 juillet 2024