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Environnement, Économie-Entreprise, Particulier

Portrait de Géraldine Parodi, scaphandrière

Mis à jour le 20 février 2023

Sous l’armure de 40kg, une femme d’exception. Métier peu connu du grand public, et rarement féminisé, il demande une expertise et une minutie sans faille. C’est tout ce qu’incarne Géraldine, passionnée par son métier, la mer, l’archéologie et par l’écologie. Rencontre.

Scaphandrier est un métier à part, a fortiori au féminin. Passionnée depuis toujours par la plongée, Géraldine Parodi trouve son équilibre dans l’eau où elle réalise de nombreux travaux. . Ce qui lui plait c’est de travailler au fond ! Réaliste, elle est consciente d’être une des rares femmes à faire ce métier mais elle ne décourage pas. Auparavant  plongeuse chercheuse en archéologie, elle rencontre son mari Jeremy Matrone lorqu'elle était professeure de plongée. Géraldine le rejoint donc dans ses activités subaquatiques et gère avec lui La Société Méditérranéenne de Travaux Hyperbares, entreprise familiale créée en 1871. A ce jour, Jérémy fait parti de la 5ème génération de scaphandrier de sa famille. Durant la guerre, les scaphandriers étaient appelés pour les opérations de déminage. Son grand-père a d’ailleurs été décoré par le Général De Gaulle pour le déminage de Marseille.

C'est quoi être scaphandrière ?

Être scaphandrière c’est être comme une grenouille, nous intervenons sur tous les territoires où il y a un peu d’eau. C’est un métier d’intervention où il faut savoir être polyvalent et dynamique. On doit être en mesure de gérer les activités de BTP de surface en activité sous-marine, ce qui demande de la formation mais surtout beaucoup de passion.
Nous commençons à être pas mal de femmes sur le territoire français, même si la parité n’y est pas encore. Il y a encore pas mal de chose à faire concernant la pénibilité de ce métier, c’est pour cette raison que beaucoup partent à l’étranger. Néanmoins depuis peu, il y a 1 à 2 femmes à chaque session de formation et c’est une avancée remarquable. C’est un métier passion.

Quel est le matériel d'un scaphandrier ?

La sécurité des scaphandriers passe avant tout, ce secteur est donc très réglementé et très protocolaire. Le matériel est imposé pas la législation. Nous devons porter une combinaison étanche qui existe en plusieurs matières : le néoprène pour le quotidien et le vulcanisé pour le nucléaire ou les stations d’épuration. Par-dessus ça on enfile un gilet assez lourd pour nous faire couler ou nous remonter rapidement en cas d’accident car il est directement relié à la potence de levage. Enfin, notre casque, élément phare de la combinaison du scaphandrier, qui est notre ligne de vie. Il nous permet de respirer mais surtout de communiquer. L’ensemble de l’équipement représente tout de même 40kg.

Comment vous engagez-vous pour l'environnement ?

En 2019 j’ai rencontré Estelle Lefebure, ça a directement matché, l’eau nous a rassemblé, ça a été un coup de foudre amical. De cette rencontre par hasard est né Spero Mare, j’en suis la présidente et Estelle la co-fondatrice. Notre association met en place des actions de nettoyage des fonds marins, des plages et des micro plastiques en association avec le laboratoire de biochimie d’Aix-Marseille. On part également à Saint-Barthélemy pour faire de l’observation des coraux. En tant que scaphandriers, nous sommes touchés tous les jours par la réalité de l’environnement. C’est pour ça que dans le cadre de mon métier, je fais du conseil auprès des clients afin de faire en sorte de réduire l’impact sur l’environnement, et c’est super car beaucoup comprennent l’enjeu et joue le jeu !

Spero Mare c’est également des actions de sensibilisation auprès des écoles car il est important de former et sensibiliser les acteurs de demain qui sont les enfants ! A notre échelle ce sont les mouvements de groupe qui font changer les choses, à l’unité ce n’est malheureusement pas assez impactant.

Mis à jour le 24 juillet 2024