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Le Plan Or bleu : la Région trouve des solutions lorsque l'eau se fait rare

Mis à jour le 22 mai 2023

La Région Sud exerce depuis 2018 une mission d’animation et de concertation dans le domaine de la gestion et de la protection de ressource en eau et des milieux aquatiques. Elle se positionne comme animateur de la politique de l’eau en région dans un esprit de concertation, de partenariat et de régulation, aux côtés de l’Etat et de l’Agence de l’eau.

C'est dans le cadre de ses missions que la Région Sud a décidé d’adopter son plan Or Bleu pour se mobiliser et anticiper les effets de la sécheresse.

 

Notre région a toujours été en mesure de faire face à des épisodes de sécheresse, en innovant et en trouvant des solutions adaptées. Il y a très longtemps, les Romains ont construit des aqueducs pour canaliser le flux d’eau, quand, plus proche de notre ère, on construisait le Canal de Provence pour approvisionner en eau 3 millions d’habitants de la région et favoriser l’agriculture. C'est pourquoi quand l'eau se faire rare, comme c'est le cas actuellement, la Région travaille autour des infrastructures de l’eau, et prend des initiatives pour que tout le monde fasse preuve de responsabilité et de modération sans céder aux interdictions contre-productives. 

Le plan d'actions régional 

Il s’articule autour de six axes majeurs, eux-mêmes déclinés en actions opérationnelles, choisies pour leur rapport « coût/efficacité » en termes d’économies d’eau à l’échelle régionale. 

Lieu d’échanges et de débats, le parlement de l’eau que constitue l’AGORA (Assemblée pour une gouvernance opérationnelle de la ressource en eau et des aquifères), a pour objectifs principaux de partager de l’information, de l’actualité de la ressource en eau. 
 2 actions identifiées :

  • Poursuivre le pilotage et l’animation des instances de l’AGORA : assemblée plénière, bureau, commissions thématiques.
  • Poursuivre la participation aux instances de gouvernance territoriale : commissions locales de l’eau, comités de rivière, etc.

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'agriculture est très largement dépendante de l'eau tant dans les zones de plaines et de basse Provence que dans les massifs de montagne. Les cultures irriguées représentent 70% du chiffre d’affaires de l’agriculture régionale et utilisent les deux tiers des prélèvements annuels en eau.  L’un des axes de cette stratégie est la recherche d’économies d’eau en agriculture, entre autres, par la modernisation des réseaux d’irrigation.
5 actions identifiées :

  • Soutenir financièrement les projets de modernisation des réseaux d’irrigation ;
  • Mobiliser des outils adossés au FEADER : contrat de transition, partenariat européen pour l’innovation ;
  • Inciter l’ensemble des territoires à mobiliser le FEADER pour la modernisation de leurs réseaux ;
  • Impliquer collectivement les partenaires institutionnels sur l’ingénierie des ASA et le renforcement de leur capacité de maîtrise d’ouvrage ;
  • Etudier les possibilités de renforcement des investissements de la Société du canal de Provence par un allongement de la durée de la concession.

La mobilisation de la Région devrait passer avant tout par l’application des bons comportements et des bonnes pratiques sur son propre patrimoine, de manière à montrer une certaine exemplarité.
2 actions :

  • Elaborer en concertation avec les services de la Société du canal de Provence, de la Région et de l’Etat, un protocole de gestion de crise, en situation de sécheresse, sur les prélèvements dans les réserves stockées de la concession régionale ;
  • Sur le patrimoine bâti régional, maîtriser et suivre les consommations d’eau dans les bâtiments régionaux et les lycées et s’engager dans des actions de désimperméabilisation des sols des bâtiments.

La région  Sud est éminemment attractive et touristique. Déjà engagée avec le Comité Régional de Tourisme dans une démarche de tourisme responsable, il est proposé, sans pourtant autant mettre en péril cet usage économique majeur qui représente 13% du PIB régional, d’accentuer les efforts pour réduire fortement les surconsommations d’eau qui surviennent notamment sur le littoral en période estivale, au moment où les tensions sur la ressource sont maximales.
2 actions :

  • Rejoindre l’initiative de l’Agence de l’eau sur une action de réduction des consommations d’eau sur le littoral en période estivale ;
  • Etudier l’opportunité de la création d’un label « Territoires engagés / économes en eau » puis d’une norme, au regard des démarches déjà existantes.

Très peu mise en oeuvre sur le territoire régional à ce jour, la  réutilisation des eaux usées traitées doit être réfléchie, non pas dans un objectif d’accroissement des besoins en eau anthropiques mais bien pour une utilisation sobre et raisonnée de la ressource en eau existante.
3 actions :

  • Elaborer un diagnostic de l’existant ainsi qu’une doctrine adaptée au contexte régional pour le recours à la réutilisation des eaux usées traitées ;
  • Favoriser l’émergence de projets sur le territoire via un appel à projets ;
  • Dans le cadre de la nouvelle programmation FEADER 2023-2027, étudier la faisabilité de mettre en place des critères de sélection valorisant les projets d’hydraulique agricole utilisant de l’eau usée traitée.

 Les contraintes et restrictions associées, nécessaires pour préserver les ressources en eau et en assurer le partage entre les différents usages, sont peu compréhensibles pour le grand public ou les non-initiés car très techniques, nombreuses et variables selon les territoires. Leur lisibilité et leur compréhension doivent donc être améliorée et la promotion des comportements de sobriété (de manière préventive plutôt que curative) doit être faite par une communication institutionnelle claire, commune et partagée.
2 actions :

  • Communiquer vers le grand public sur la nécessaire sobriété vis-à-vis des usages de l’eau ;
  • Contribuer au développement d’outils numériques d’information de la population et des usagers en temps réel (stades sécheresse, niveaux de restriction, etc.).
Mis à jour le 24 juillet 2024