La Grande Bleue, réputée pour sa riche biodiversité, abrite plus de 12 000 espèces marines, dont quelque 30 % sont uniques à ce grand bassin de 2,5 millions de kilomètres carrés. Mais ce monde merveilleux est en souffrance. Les gorgones et le corail rouge, qui fournissent un habitat indispensable à la faune locale, sont particulièrement concernés par les vagues successives de chaleur et autres modifications du climat. Il en est de même pour l’herbier de posidonie, espèce endémique de la région, trop souvent malmené par le mouillage de bateaux. Source d’oxygène, cette plante qui se développe jusqu’à 40 mètres sous l’eau multiplie les fonctions. Elle peut servir de nurserie, d’abri et de support à des milliers de poissons et de coquillages. Et une fois mortes, ses longues feuilles s’accumulant sur les plages protègent la frange littorale de l’érosion engendrée par les vagues.
Coté faune, ce ne sont pas moins de 700 variétés qui sont menacées d'extinction. Certaines d’entre elles ont même failli être rayées de La Grande Bleue. Les actions successives mises en place ont fait leur œuvre, permettant justement à ces espèces d’envisager un futur plus serein, même si la prudence reste de mise. Voici une sélection de ces « pépites » qui participent à la richesse de la Méditerranée.
- Les oursins. Histoire d’endiguer le déclin des populations des « châtaignes de la mer », leur pêche est soumise à une stricte règlementation. En région Sud, elle est autorisée seulement entre le 15 décembre et le 28 février. Limité à deux douzaines par personne, pour être pêché, l’oursin doit présenter un diamètre minimum de 50 millimètres (tour de la coquille sans les épines).
- Thon rouge. Poisson emblématique de la Méditerranée, il est pêché depuis plus de 7000 ans. Star des sushis, l’espèce figurait même sur la liste rouge de l’UIPN (Union Internationale pour la Protection de la Nature) dans les années 1980. Après être passé près de l’effondrement, les mesures prises depuis ont permis de sauvegarder ce délicieux poisson.
- Tortue caouanne. Pour cette créature aux allure préhistorique, le principal danger vient des déchets qu’elle ingère, plastique en tête. Autre menace : les collisions avec les bateaux qui génèrent d’importances fractures de sa carapace.
- Mérou brun. Ce grand prédateur des zones peu profondes avait quasiment disparu après des décennies de surpêche. Grâce à des mesures de protection fortes prises depuis 1993, il revient en force dans les eaux de la Méditerranée française et notamment dans les zones protégées. Si la situation de sa population reste fragile, cette démarche s’impose comme un exemple à suivre.
- Cétacés. Elles sont une grosse poignée, les espèces à attirer le regard dans la Grande Bleue. Le dauphin bleu et blanc, le dauphin commun, le globicéphale, la baleine à bec de Cuvier, le cachalot et le rorqual commun figurent notamment parmi elles. Victimes elles aussi notamment du trafic intense, elles font en parallèle l’objet d’un « whale-watching » non sans impact sur leur environnement. Arrêtés et dispositions juridiques comme l’accord Pelagos se sont multipliés afin d’assurer la protection de ces cétacés et de leurs habitats.
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