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Agriculture, Entreprise, Association

Récolte des olives : une baisse des rendements exceptionnelle

Mis à jour le 03 janvier 2023

Malgré les conséquences de la sécheresse et de la canicule sur la production d’olives, les professionnels s’organisent, avec le soutien de la Région Sud, pour parer aux aléas climatiques et au manque d’eau.

Durement touché par la sécheresse, le secteur oléicole de la région Sud, première productrice d’huile d’olive à l’échelle nationale, s’attend à une maigre récolte. La cueillette des olives a commencé dans tous les territoires où pas moins de 5 appellations d’origine contrôlée se côtoient. Et partout, le même constat : la sécheresse, précoce est survenue cette année au moment de la floraison, amputant une partie de la récolte. C'est une particularité de cette espèce végétale : pour résister aux chaleurs intenses, elle privilégie sa survie et rejette leurs fruits. Les arbres, souvent déshydratés se protègent en renfermant ses feuilles. En Provence, la situation est particulièrement tendue : souvent éloignés des canaux d'irrigation, les oléiculteurs doivent puiser la ressource dans les profondeurs du sol. Les variétés françaises sont particulièrement sensibles au grand changement de températures. Les conséquences seront importantes pour le marché des huiles d’olive. 

Alors que la récolte vient à peine de commencer, les oléiculteurs savent déjà qu’elle sera bien plus faible que les années précédentes. Les experts de France Olive, association française interprofessionnelle de l'olive, s’attendent à une perte importante. « La chaleur et la sécheresse ont un impact sur la floraison et ont provoqué des chutes de fruits, souligne Yves Guillaumin, directeur chez France Olive. Nous évaluons à 40% de perte de récoltes. On n’a jamais vu ça depuis 30 ans sauf en 2014 quand les récoltes ont été attaquées par un parasite. » 

Cependant la récolte se déroule sous de bons auspices. « Depuis le début de la récolte, les conditions météorologiques sont favorables, elles permettront d'obtenir une huile de bonne qualité. Nous avons eu un bon développement des oliviers et pas d’attaques de mouches », remarque Yves Guillaumin.  

Couvrir les sols et maitriser l'irrigation des parcelles

Depuis des années déjà, les oléiculteurs cherchent à se protéger des aléas climatiques. « Nous travaillons sur la couverture des sols afin de mieux conserver l’eau. Il est également question de mieux maîtriser l’irrigation des parcelles pour utiliser moins d’eau et de façon plus efficace », confrme Yves Guillaumin. Dans le Var par exemple, la production d'huile a chuté de moitié en 2017 et 2019, la Société du Canal de Provence prévoit d'investir massivement pour irriguer 20 000 hectares de terres agricoles les plus éloignées de la ressource. Paillage, enherbement, fertilisation, taille précise : tout est mis en œuvre pour tenter de limiter les dégâts.

Une politique volontariste au profit du secteur oléicole

La Région Sud apporte des aides importantes au secteur oléicole. Certaines de ces aides font l’objet de contreparties européennes, d’autres sont le fait de la politique volontariste de la Région. Pour soutenir l’oléiculture sous toutes ses formes (entreprises, structures professionnelles, recherche, expérimentation, promotion…), la Région consacre près de 300 000 euros sur l'ensemble des programmes d’animation chaque année auxquels se rajoutent des dossiers d’investissements de moulins des oléiculteurs. 

Mis à jour le 24 juillet 2024