Durement touché par la sécheresse, le secteur oléicole de la région Sud, première productrice d’huile d’olive à l’échelle nationale, s’attend à une maigre récolte. La cueillette des olives a commencé dans tous les territoires où pas moins de 5 appellations d’origine contrôlée se côtoient. Et partout, le même constat : la sécheresse, précoce est survenue cette année au moment de la floraison, amputant une partie de la récolte. C'est une particularité de cette espèce végétale : pour résister aux chaleurs intenses, elle privilégie sa survie et rejette leurs fruits. Les arbres, souvent déshydratés se protègent en renfermant ses feuilles. En Provence, la situation est particulièrement tendue : souvent éloignés des canaux d'irrigation, les oléiculteurs doivent puiser la ressource dans les profondeurs du sol. Les variétés françaises sont particulièrement sensibles au grand changement de températures. Les conséquences seront importantes pour le marché des huiles d’olive.
Alors que la récolte vient à peine de commencer, les oléiculteurs savent déjà qu’elle sera bien plus faible que les années précédentes. Les experts de France Olive, association française interprofessionnelle de l'olive, s’attendent à une perte importante. « La chaleur et la sécheresse ont un impact sur la floraison et ont provoqué des chutes de fruits, souligne Yves Guillaumin, directeur chez France Olive. Nous évaluons à 40% de perte de récoltes. On n’a jamais vu ça depuis 30 ans sauf en 2014 quand les récoltes ont été attaquées par un parasite. »
Cependant la récolte se déroule sous de bons auspices. « Depuis le début de la récolte, les conditions météorologiques sont favorables, elles permettront d'obtenir une huile de bonne qualité. Nous avons eu un bon développement des oliviers et pas d’attaques de mouches », remarque Yves Guillaumin.