Une hécatombe alarmante à l’échelle planétaire
Pas moins d’un tiers de l’alimentation mondiale dépendrait de la pollinisation effectuée gratuitement par les abeilles et autres insectes butineurs. Or, ces vingt dernières années ont été les plus meurtrières pour les populations d’abeilles avec des pertes jamais observées auparavant. Nécessaire à la survie, les insectes pollinisateurs sont essentiels à l’équilibre de la flore planétaire.
Les coupables présumés semblent être en premier lieu les insecticides néonicotinoïdes. Mis au point dans les années 80, ces insecticides agissent directement sur le système nerveux des insectes. Les effets sur les abeilles sont démontrés par les chercheurs. A haute dose, il provoque la mort de l’abeille, à faible dose, il affecte ses capacités cognitives. L’abeille ne retrouve pas sa ruche et finit par mourir. Les néonicotinoïdes s’immiscent dans tous les tissus des plantes, y compris dans le pollen et le nectar des fleurs. En 2013, un moratoire européen suspend l’utilisation de l’insecticide ravageur mais seulement sur quatre cultures. Ces interdictions ciblées ne parviennent pas à enrayer la mortalité des butineuses car la présence de l’insecticide persistent longtemps notamment dans l’eau.
Au-delà des pesticides, certaines pratiques seraient également en cause. Outre les multiples facteurs qui déciment les colonies d'abeilles à travers le monde, l'abeille noire, est confrontée à une course à la rentabilité à court terme qui privilégie l'importation d'abeilles (via l’international) souvent inadaptées à nos territoires. Ce grand brassage international n’est pas sans conséquence sur la qualité et la santé des abeilles. Il favorise évidemment l’introduction et la diffusion à grande échelle de ravageurs et de nouvelles maladies, et il contribue à l’affaiblissement des abeilles.