Né en 1992 au Canada, le réseau des forêts modèles a pour objectif de rassembler les acteurs institutionnels et privés, les associations engagées pour la gestion forestière ou encore les parcs naturels régionaux autour d’une même volonté : valoriser les essences de toutes les manières possibles. Sa branche provençale se concentre sur près de 360 000 hectares, dans les massifs de l’Étoile, du Garlaban, de la Sainte-Baume et des Maures. Dans ce grand terrain de jeu, de nombreuses idées sont nées pour mieux connaitre les milieux, implanter des activités économiques autour des différentes espèces et permettre un développement durable des espaces forestiers provençaux.
« Des projets que personne d’autre ne mène »
Ces derniers mois, l’association avait fait parler d’elle avec les travaux menés sur l’arbouse, en partenariat avec le Parc Naturel Régional de la Sainte-Baume. Cet arbre présent en abondance dans le massif est exploré sous toutes les coutures : usage cosmétique, étude du potentiel de l’écorce, des racines et du feuillage, fabrication de bières, glaces et confitures à partir des fruits… C’est cette approche plurielle, qui considère les essences dans leur ensemble, qui fait la spécificité de l’association. « Forêt modèle c’est un réseau et un laboratoire, étaye Nicolas Plazanet, chargé de mission à l’association. Nous menons des projets que personne d’autre ne mène, toujours dans une dynamique de collaboration ». Parmi eux, il y a un projet de niche, qui concerne tout l’arc méditerranéen : la valorisation de la drupe du pistachier lentisque, qui sera une première en France. Alors que la filière pistache se structure sur le territoire, l’association y a vu une opportunité de développer des filières qui sortent des sentiers battus. Un travail amorcé avec une vaste étude sur cette essence, son usage et ses propriétés, de l’époque romaine à aujourd’hui. Plusieurs pistes sont ainsi en cours de développement pour la valorisation des baies, du feuillage et du bois, avec notamment la fabrication d’une huile de drupe, de cosmétiques et d’un hydrolat unique en son genre. Pin d’Alep, Mimosa ou encore Chêne Liège font également l’objet de recherches. Pour ce dernier, la valorisation de la filière a pris une belle tournure, en s’implantant notamment à la Villa Noailles à Hyères et au Domaine de Baudouvin à la Valette-du-Var pour des rendez-vous réguliers.