Une situation inédite mais amenée à se reproduire
Cet hiver, le déficit pluviométrique a atteint 30% dans les régions méditerranéennes suivi d’un printemps pauvre en eau de 45% par rapport à la normale. Cet été, nous en sommes à 84% de déficit en eau*. Météo France fait état du mois de juillet le plus sec jamais enregistré depuis que les mesures existent (1959). Les nappes phréatiques peinent à se remplir, les cours d’eau s’assèchent et les ressources en eau s’amenuisent en raison de trop faibles pluies et des températures en hausse. Dans le sud, la situation est alarmante pour la biodiversité, l’élevage, les activités touristiques et l’énergie. A présent, tout le pays est touché par la sécheresse et les stades d’alertes dépassent toutes les prévisions avec tous les départements du pays en alerte sécheresse. Une tendance qui va s’inscrire dans la durée avec le changement climatique. D’après le 6e rapport du GIEC, le degré de réchauffement global a déjà des conséquences partout sur le globe. Les terres se réchauffent plus vite que les océans. Et certaines régions se réchauffent plus vite que d’autres. C'est le cas du bassin méditerranéen par exemple qui pourrait subir 3 °C de chaleur supplémentaires l'été dès 2050 pour un réchauffement global de 2 °C. Les étés à venir s’annoncent plus longs, plus chauds et plus secs, comme un rappel à notre condition de simples hôtes sur la planète Terre.
La situation en Région Sud
Depuis plusieurs mois, la météo enregistre dans le Sud des températures bien au-dessus des normales de saison ( +3°C à +10°C ponctuellement). À cela s’est combiné un enneigement historiquement bas (moins de 10 %). Cette hausse des températures a conduit à une fonte rapide et anormalement tôt du manteau neigeux en région. Fin mai, le stock de neige avait totalement disparu limitant les apports en eau sur les barrages comme Serre-Ponçon, sur la Durance, et Castillon, sur le Verdon. Depuis début juin, les volumes d'eau entrant dans les lacs, sont parmi les plus faibles enregistrées sur 50 ans.
Historiquement, certaines parties de notre région ont toujours manqué d’eau. Pour remédier à cet état de fait, nos anciens ont équipé ces territoires par un maillage important de canaux d’irrigation. Le plus récent étant le Canal de Provence. La situation actuelle nous invite à rester très vigilant pour gérer efficacement l’eau disponible notamment dans le barrage de Serre-Ponçon et nous rappelle la nécessité absolue de disposer de l’eau pour les usages essentiels.