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© Andrew Neel
Aménagement du territoire, Particulier

Le portrait chiffré de la Région Sud

Mis à jour le 11 janvier 2023

En décembre dernier, l’INSEE et la Région Sud dévoilaient l’atlas régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, réalisé à partir de données recueillies auprès des nombreux observatoires et centres de ressources du territoire. Population, emploi, environnement : l’étude fait état d’une région contrastée qui ne manque pas de défis à relever.

En janvier 2019, nous étions 5 081 100 personnes à habiter en Région Sud. 5 081 100 personnes qui doivent se loger, se nourrir, se déplacer, étudier, travailler, et qui façonnent ainsi leur environnement. Les spécificités de la région résident dans ses contrastes, que ce soit dans ses paysages, ses topographies ou ses disparités. C’est un portrait dans lequel pour chaque affirmation, un « mais » vient nuancer le tableau.

Une population nombreuse… mais en décroissance

En 50 ans, la région a progressivement perdu de son attractivité migratoire vis-à-vis du reste du territoire, pour devenir la région du sud de la France à la croissance démographique la plus faible. La population se maintient avec son solde naturel (il y a plus de naissances que de décès), qui tend à baisser avec le vieillissement de la population et qui est aujourd’hui négatif après la forte hausse de mortalité due au covid. Mais Provence-Alpes-Côte d’Azur reste la région métropolitaine à la fécondité la plus élevée (1,9 enfant par femme en 2021, contre 1,8 en France métropolitaine). La baisse de cette attractivité s’explique par plusieurs facteurs et notamment par un prix des logements élevé, qui attire davantage les actifs en emploi et les retraités que les étudiants ou les chômeurs. Le nombre de ces logements a ainsi augmenté nettement plus vite que le nombre d’habitants. D’un côté, le nombre de personnes par ménage diminue (il y a davantage de familles monoparentales et de célibataires), de l’autre, la quantité de résidences secondaires ne cesse de croître : elles ont été multipliées par 4 en 50 ans ! La forte part de personnes âgées dans la population, avec 1,5 million d’habitants de plus de 60 ans, influence durablement la démographie, puisque la population des 85 ans ou plus devrait doubler d’ici 2050.

Une évolution favorable de l’emploi… mais de fortes inégalités

Avec un PIB de 171 milliards d’euros en 2019, Provence-Alpes-Côte d’Azur est la troisième économie régionale en richesse produite par habitant. Le territoire abrite des activités à forte valeur ajoutée et offre des emplois plus qualifiés qu’en moyenne nationale. On y trouve certains services de pointe, des sites industriels renommés et bien sûr toutes les activités liées au tourisme et au service à la personne. Plus de 8 emplois salariés sur 10 se situent dans les activités tertiaires. Mais le marché du travail est polarisé, avec d’un côté des emplois précaires occupés par des personnes peu ou pas diplômées (les 110 000 jeunes de 16 à 25 ans ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en stage l’illustrent bien), et de l’autre des actifs hautement diplômés en plus grand nombre qu’ailleurs (26,1% en Provence-Alpes-Côte d’Azur contre 22,4% dans le reste de la province). La région monte donc sur le triste podium des plus inégalitaires, se plaçant en seconde position derrière l’Ile-de-France. On y trouve les plus hauts revenus de province, mais aussi les plus bas, avec 17,1 % d’habitants pauvres, dont un enfant sur 4.    

Une nature remarquable… mais menacée

La Région Sud possède la plus grande étendue d’espaces naturels de France, et abrite près de trois quarts des espèces du territoire national. 94% des espèces de chauves-souris habitent en Région Sud ! Cette biodiversité remarquable est protégée par 9 parcs naturels régionaux et 4 parcs nationaux, qui représentent plus de la moitié du territoire. Mais cette nature est aussi particulièrement menacée par le changement climatique. Les sécheresses provoquent un stress hydrique et rendent les forêts d’autant plus sensibles aux incendies. Les fortes chaleurs, qui font monter les températures des cours d’eau et de la Méditerranée, ne vont faire qu’augmenter jusqu’en 2050, date à laquelle un quart de la population régionale habitera dans des zones subissant plus de 15 journées anormalement chaudes par été. Intimement liée à l’activité humaine, la lutte contre le changement climatique est une priorité absolue dans cette région où la voiture est encore le moyen de transport le plus utilisé, où la production de déchets est plus forte qu’ailleurs en France et où la consommation d’espaces agricoles se poursuit, au rythme de 5 terrains de football par jour depuis 2011.

 

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La question climatique, au cœur des politiques publiques

La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur met, depuis 2017, la question climatique au coeur de ses politiques publiques avec son Plan Climat Une COP d’avance. En 2021, elle a d’ailleurs été désignée par la Commission européenne comme l’une des régions pionnières sur les enjeux d’adaptation au changement climatique. Après le lancement par la Première Ministre du Fonds vert d’accélération de la transition écologique dans les territoires en septembre 2022, et la décision de faire de la Région Sud la région pilote de la transition écologique, l’Etat et la Région s’engagent autour de 8 priorités opérationnelles :

  • La production d’énergie renouvelable, notamment avec le développement des capacités éoliennes en mer, et une délégation de fonds de l’ADEME à la Région, marqueur de décentralisation
  • La préservation de la ressource en eau, pour laquelle la Région reçoit une mission d’animation et de concertation dans le domaine de la gestion et de la protection de la ressource en eau. Des « Etats régionaux de l’eau » seront ainsi organisés avec les collectivités, la Société du Canal de Provence et l’ensemble des acteurs du dossier au premier trimestre 2023
  • La décarbonation de l’industrie, en particulier sur la zone de Fos-sur-Mer, avec pour ambition de diviser par deux ses émissions sur les 10 prochaines années. Cette stratégie passera notamment par développement de l’hydrogène bas-carbone et l’utilisation de chaleur renouvelable
  • La sobriété foncière, dans le respect des spécificités de chaque territoire, avec une attention particulière pour le monde rural, avec des objectifs précis et dans la concertation régionale
  • La rénovation des bâtiments, avec des actions fortes sur le patrimoine régional, mais également en faveur de la rénovation énergétique des logements, notamment pour les ménages des classes moyennes
  • Les mobilités décarbonées, au coeur de la compétence « Transports » de la Région, avec des enjeux colossaux en matière de transport ferroviaire, mais aussi de bus décarbonés
  • La protection des forêts, avec une accélération de la plantation d’arbres dans le cadre du Plan régional « 5 millions d’arbres » et avec la lutte contre les incendies dans le cadre du Plan régional « Guerre du feu », pour lequel la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur est très en avance
  • La réduction de la pollution liée aux activités portuaires, notamment en matière d’électrification des quais dans le cadre du Plan régional « Escales zéro fumée », dans le respect de la vocation industrielle et commerciale des grands ports de la région
Mis à jour le 24 juillet 2024