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Sport, Particulier

Quentin Rakotomalala dans le grand bain

Mis à jour le 25 janvier 2023

A seulement 19 ans, Quentin Rakotomalala est un pionnier de la natation synchronisée. Médaillé de bronze aux championnats d’Europe, le jeune marseillais a su s’imposer dans cette discipline largement dominée par les femmes. Depuis la piscine Yves Blanc à Aix-en-Provence où il s’entraîne, il revient sur son parcours, de ses débuts aux bébés nageurs à son amour de la chorégraphie.

Tu es né à Marseille, c’est là-bas que tu as commencé à nager ?
Oui, j'ai grandi à Marseille où j'ai commencé très tôt à nager, j'ai fait les bébés nageurs ! J’ai d’abord fait de la natation, puis à mes 9 ans je me suis mis à la natation synchronisée, d’abord à Marseille puis à Aix.

Comment est venue l’envie de faire de la natation synchronisée ?
C’est grâce à ma sœur, qui en faisait en même temps que je prenais mes cours de natation. J’ai toujours aimé regarder ses compétitions, ses galas. Les coachs voyaient que j’aimais ça parce que j’essayais de refaire les mouvements dans mon coin. Je voulais en faire mais je n’osais pas le dire. Et quand les coachs m’ont proposé d’essayer j’ai tout de suite dit oui. Mes parents n’étaient ni pour ni contre, mais ils appréhendaient un peu la réaction des autres, parce que j’étais le seul garçon au milieu de 7 filles.

Comment as-tu été accueilli dans l’équipe ?
A la rentrée, personne ne se connaissait et les filles étaient un peu sceptiques. Mais très vite, elles ont trouvé ça cool parce que ça ramenait quelque chose de nouveau. Si les filles et les garçons ont chacun leur catégorie en compétition, les techniques, les mouvements, les éléments et les notations sont identiques. Donc il n’y a pas vraiment de spécificités qui séparent les filles et les garçons.

"Avant j’étais cet outsider, ce garçon qui faisait de la synchro. Maintenant je suis plutôt perçu comme un pionnier de la synchro, surtout masculine et française".

Entre nage, danse et apnée, à quoi ressemblent tes entrainements ?  
Il y a une partie préparation physique générale, danse et souplesse qui se font hors de l’eau, puis dans l’eau on travaille la natation, l’apnée et la chorégraphie, mais tout va ensemble dans l’entrainement. Il faut être endurant, avoir de la souplesse et garder le mental. Personnellement j’aime beaucoup la chorégraphie, toute la partie qui touche à la création, au mouvement. J’aimerai un jour entraîner et être chorégraphe. J’entraîne déjà des petites filles et je participe un petit peu à la création de leur chorégraphie. C’est le côté artistique que j’aime dans ce sport.  

Tu as remporté la médaille de bronze aux championnats d’Europe. Qu’est-ce que ça représente pour toi ?
J’ai pris conscience que j’étais un sportif à part entière. Avant j’étais cet outsider, ce garçon qui faisait de la synchro. Maintenant je suis plutôt perçu comme un pionnier de la synchro, surtout masculine et française. On me voit comme un athlète accompli, qui a vu son travail payer.

Depuis cette médaille, les épreuves des JO se sont ouvertes aux garçons. Qu’est-ce que tu en penses ?
C’est un grand pas pour notre sport, qui s’ouvre et qui commence à inclure de plus en plus de monde. Je vois ça comme une évolution, ça peut faire bouger les choses donc c’est bien sûr positif. Je pense que les garçons auraient aimé qu’il y ait une épreuve où ils puissent être évalués à leur juste valeur, comme le duo mixte ou les solos, où les niveaux des garçons et des filles sont équivalents.

Tu aimerais y participer ?
Bien sûr, c’est un rêve. Mais ça va être compliqué ! L’équipe nationale senior s’entraîne à Paris, depuis 7 ans, ensemble. Elles sont 16 filles pour une équipe de 8, la sélection va déjà être rude pour elles. Les garçons n’ont jamais été prévu et en plus je n’ai pas le niveau des filles qui s’entraînent, donc ce serait vraiment un défi compliqué !

Quelle sera la prochaine grande compétition pour te voir nager ?
Nous serons aux championnats de France junior en avril, à Angers. Il y aura toute l’équipe avec nous et en ce moment on fait les sélections pour savoir qui dans le ballet et qui sera remplaçante. On travaille 3 chorégraphies de ballet, les chorégraphies en duo et en solo et il y a aussi les chorégraphies techniques et libres, donc il y a 7 chorégraphies à travailler en tout !

Mis à jour le 24 juillet 2024